bon bon bon...

Publié le par gringo mà

            Je m’étais fait la promesse de mettre un article en ligne au moins une fois par mois… à l’époque, nous étions des touristes au chômage et isolés (quel bonheur !) de surcroit. Maintenant, nous sommes une troupe de hors la loi qui pille les bourses des honnetes citoyens chiliens et, a ce qu’il parait de quelques etrangers, égarés volontaires ou non. Et quoi que vous en pensiez, nous sommes plutôt bien côtés… on y reviendra.

Bon, à vrai dire, je ne sais pas ou nous nous en étions arreté la derniere fois, donc, prenez une feuille, z’avez une heure et je ramasse les copies, les enfants se chargeront de les corriger parce que nous on n’a pas que ça a faire, non mais sans blague vous croyez quoi ?

Il me semble que, à l’époque lointaine ou nous donnions des nouvelles, nous étions a la recherche d’une maison pour accueillir notre petite famille qui connaît bien des allées et venues mais nous y reviendrons plus tard également.

 

Resumé…

 

            Bon, nous sommes donc sous un toit, avec une maison en dessous et c’est bien, tranquille, un poil rustique mais ici c’est tres bien, il suffit juste de ne pas regarder les finitions. Entre temps, nous avons lancé les demarches pour la residence, mais c’est long à la fois en France et au Chili pour avoir tout ce qu’il faut. Donc, comme nous sommes arrivés début avril au terme de notre visa, nous avons fait une tour en argentine pour avoir 90 jours de rab et au passage, pour acheter un petit bocal d’anchois. Voyez comme notre vie est riche et exaltante. Sauf que, fait marquant, au retour, le charmant fonctionnaire en charge des entrées et sorties au poste frontière venait d’abattre (c’est une image) un bus entier qui se rendait en argentine. Donc, il devait être fatigué et il a donc décidé de nous faire… ajoutez alors le mot qu’il vous plaira, moi, je n’aime pas la vulgarité même si face à lui, il a bien fallu que je me contienne, car mon vocabulaire d’espagnol s’est nettement enrichi de choses non dicibles.  Bref, il nous a signifié que nous avions 5 jours pour quitter le territoire, ce qui nous donne trois jours ouvrables. Challenge. Donc cela suffit à assombrir quelque peu une journée. Fort heureusement, nous avons quelques connaissances « hautement » placées auprès du gouverneur de la région et, le soir même, il a suffit d’un coup de téléphone pour nous entendre dire « pas de problème, détendez vous, je m’occupe de tout. Au fait, tu sais comment il s’appelle le type de l’immigration ? De toute façon ce ne sera pas difficile à trouver ». Et voilà comment on règle un problème vite fait bien fait. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de notre ami de la frontière…

            Nous avons également fait la rencontre d’un boulanger à qui j’ai appris, sans prétention aucune, à faire du pain. Maintenant, on mange du bon pain gratos. On en a profité pour faire quelques bricoles (viennoiserie, tartes, pâte feuilletée…) que  nous vendions dans son magasin. Et ce qui devait arriver arriva, nous voici maintenant à partager un local dans le centre de la ville avec marqué dessus « panaderia pasteleria ». Je vous rappelle que c’est un résumé et qu’on ne va pas repasser chaque détail parce qu’on bosse un peu comme des tordus depuis trois semaines. Après deux semaines à monter des meubles en contre plaqué et à barbouiller les murs, nous avons attaqué sur les chapeaux de roues. En gros nos horaires de travail sont 05 h 00 / 23 h 00. Il faut que j’en touche un mot au syndicat. En tout cas, il parait, d’après les retours que nous avons, que sommes digne de Santiago. Sauf qu’on est à Coyhaique et que c’est très bien ainsi.

            Pour que les enfants profitent des ultimes beaux jours, nous leurs avons offert des vélos… au début, ils allaient tranquillement et avec prudence. Et puis et puis… voici donc que la veille de l’anniversaire de Pierre Théa a fort mal négocié sa montée sur le trottoir. Elle s’est pris ce qui reste pour le moment la plus belle gamelle de sa vie, non sans prendre soin auparavant de faire, avec la grâce d’une patineuse est allemande, un beau double salto piqué par-dessus son guidon avant de goûter la saveur du bas coté. Ce n’est pas bon et c’est dur, un truc à se casser les dents… c’est à peu près ce qu’il s’est passé. Bilan, une incisive arrachée et quelques points de suture. Rien de stressant pour les parents indignes que nous sommes, d’ailleurs je me suis moi-même chargé d’extraire le chico et de recoudre les morceaux. Rassurez vous, nous avons désinfecté l’aiguille avec un briquet.

 

Des p’tits trous…

 

            Un malheur n’arrivant jamais seul, un brave chiot petit a décidé de s’installer entre les pattes du chien Toto qui a plutôt bien pris la chose. Sauf que la bestiole, bien qu’elle soit arrivée avec un ventre aussi rebondi que celui d’un petit Biafrais un jour de disette, s’est mise à fondre a vue d’œil. De plus, il manquait singulièrement d’entrain pour un chiot de quelques mois. Il s’est avéré en fin compte, que la bestiole trimbalait une maladie dont je ne me souviens le nom et qu’elle nous a quitté le dernier vendredi de mai. C’est étrange, ce jour là je suis allé chercher du bois au lago pollux… On lui a trouvé une place entre le lièvre et le chat, ils se tiendront chaud. Entre la brèche de Théa et la fosse pour le chien… il y en a des trous à combler ! De fait, nous sommes entrés dans une spirale infernale du genre :

-          (les parents) bon, les bestioles ça suffit…

-          (les enfants) on peut avoir un autre chiot ?

-          (les parents) non, certainement pas, ça se termine toujours avec des larmes…

-          (les enfants) Mais heu allez quoi !

-          (le père) demandez à votre mère.

-          (la mère) demandez à votre père.

-          (le père) oh vous avez vu comme il est mignon celui là ?

-          (la mère) bon, mais c’est bien pour vous faire plaisir…

            Et voilà comment, alors que la place est encore chaude, une autre boule de poils s’incruste dans nos murs. Elle à deux mois, elle est certifiée conforme par le vétérinaire, elle est traitée contre les parasites, c’est une chienne, enfin il me semble, à moins que ce ne soit une hyène ou un succédané de fennec … il va falloir que je revoie mes cours de zoologie, il y a un truc qui m’échappe. Il faut dire que c’est une race issue d’un croisement entre la rue Gaston Adarme et l’avenue Simpson… ce doit être à cause de ça.

            Pour clore le chapitre « nos amis les bêtes », faisons un petit bond d’un mois et demi dans le passé pour nous rappeler l’histoire cocasse de la recette du « chat sauce à l’huile». Elle est fameuse ! Nous étions en train de faire des churros, la cuisine fermée, en rappelant toutes les 10 minutes aux enfants de rester à dix… riche idée s’il en est. Comme vous ne le savez peut-être pas puisque je ne me souviens pas de l’avoir mentionné, nous gardons deux adorables chattes qui animes nos courtes nuits et qui sont la propriété d’un ami parti passer l’hiver à Santiago. En partant il nous a dit quelque chose comme : « je sais qu’ici elles seront bien soignées ». Tu m’étonnes ! Nous étions donc au pied d’une bassine d’huile frémissante lorsque Madonna, une goulue toujours à l’affût de la moindre miette à saisir au vol, a eu l’idée de venir roder dans la cuisine. C’est le drame, tout bascule (surtout la gamelle), sa vie ne sera plus jamais la même… le couvercle de la gazinière tombe, poussant la gamelle de gras vers le précipice et précipitant le chat vers sont destin qui, il s’en fallut de peu, eu put être funeste. Bref, la bête susnommée fut aspergée sur les pattes arrière, ce qui lui donna, après une demie seconde de flottement,  un élan incroyable qui la conduisit dans une course folle à travers toute la maison. Bon, on la choppe, on la passe sous l’eau glaciale – et ho, j’ai mon brevet de secouriste heureusement. La pauvre bougresse en est restée prostrée quelques jours. Bon si un moment j’ai douté de sa survie, la peau et les chaires brûlées on séchées, sont tombées et maintenant, elle est comme neuve. Il faut juste prévoir de lui implanter une moumoute sur le cul comme qui dirait, parce que, autant que je le sache, les poils ne repousseront pas et elle a l’air un peu cruche comme ça, ça lui fait une coupe a la caniche, vous voyer le genre ? Quoi qu’il en soit, on a été super embêtés parce que 5  ou 6 litres d’huile rependus au sol, ça pue et c’est difficile à nettoyer !

 

Pensez à éteindre en sortant…

 

            Coyhaique est une ville étrange. Plus de 50 000 habitants, centre économique de la région, point de départ de tout ce qui se passe dans le coin… bref, on pourrait penser que les autorités locales sont prêtes a palier à tout problème pouvant survenir. Il aura cependant fallu qu’un camion tente de grimper sur un poteau pour plonger la ville dans le noir complet pendant plus de 6 heures. Alors on a fait comme tout le monde, c'est-à-dire une ballade au rayon bougies. C’est beau une ville la nuit ! Pourtant ici, avec la construction des barrages à quelques 200 km au sud d’ici, il y a de l’électricité dans l’air. Manifestations, rassemblements, jets de pierres, on  a même eu droit au détachement anti-émeute des carabineros avec camion lance à eau (surnommé guanaco, allez savoir pourquoi) et tout. De plus, il y a eu plus de 40 000 personnes dans les rues de Santiago, presqu'autant à Buenos Aires. Les voitures et les maisons arborent des slogans comme « Patagonia sin represas » ou encore « rios libres ». C’est gentil et ça doit beaucoup amuser les types d’hydroaysen, l’entreprise qui va brasser quelques millions de plus avec ça. Outre l’impact écologique qui est minimisé, nous aurons droit à plus de 2000 km de lignes à très haute tension qui vont traverser le pays. Encore une fois, les gens d’ici sont plein de bonne volonté et de bons sentiment, ils défendent une cause qui semble juste mais 12 personnes seulement on voté (11 voies favorables et l’abstention de la déléguée à la santé qui reconnaissait qu’il y aurait des problèmes liés aux lignes qui vont traverser la vallée… risible !). « El pueblo unido jamas sera vencido » chantent-ils. Pourtant, il semble qu’ici comme ailleurs, le Grand Soir ne soit pas pour demain. J’y vois même une certaine ironie et surtout toute l’inutilité de ce genre d’action. En face, il y a l’argent le pouvoir et une bonne dose de complaisance de la part de l’état et ce ne sont pas quelques feuilles de pétitions pleines de signatures qui pourraient y changer quoi que ce soit. Je garderais le reste de mes pensées pour moi. Manu si tu lis ces lignes, tu comprendras que tout cela me conforte dans mes positions. Les bons sentiments, aussi justes soient-ils ne servent à rien, hélas !

 

            Voilà vite fait les faits marquants de ces derniers mois. Pour résumer le tout, on maltraite les enfants, on procède à des expériences bizarres sur les animaux, on travail on travail on travail et surtout, on se caille. Les rues se transforment en patinoire, ce qui est dû en grande partie au bouches d’égout qui sont constamment bouchées, c’est un scandale, je vais me plaindre… il s’agit surtout de faire bien attention en voiture. On habite à 200 m d’un cyber café mais on ne trouve pas le temps d’aller sur internet et on ne peut pas l’avoir a la maison parce que, s’il il est simple d’arriver ici, d’acheter une voiture, un terrain, de louer une maison, de constituer des sociétés et j’en passe, il n’est pas possible d’avoir internet. Chaque problème ayant une solution, on fera un contrat au nom de quelqu’un d’autre. Avec tout ça, j’ai loupé la finale de top 14 et ça, ça me met de méchante humeur. Heureusement, Marie m’a offert un ouvrage mythique du très célèbre auteur chilien Enrique Bunster, « Aroma de Polinesia ». Voilà comment faire un pont entre la Patagonie et les îles du Pacifique. Et franchement, sans rire, ça à l’air bien mieux que Sam et Sally, même si la couverture est aussi prometteuse ! Ne t’en fait pas Christophe, je te le passe dès que j’ai fini.

 

Dernière minute…

 

            Il y a quelques semaines de cela, je passe voir notre garagiste, plus par courtoisie que par nécessité. Il me dit qu’il pensait que nous étions partis puisque il y avait fort longtemps que nous n’étions pas venus. Et moi, un peu crâneur il est vrai, je lui dit : « Mais non Lucho, on roule en Land Cruiser, c’est tout… ». Deux semaines plus tard, j’y retourne bien moins fier : « Heu, Lucho, on fait quoi quand on a serré le moteur ? ». Il faut qu’on pense à acheter une Chevrolet ! Bref, le bouchon de carter à sauté et le témoin du tableau de bord ne fonctionnant pas… crac. Il y avait longtemps.

 

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E
<br /> m'enfin des news,on voit bien que vous choisissez toujours la facillité.<br /> en tout cas on se marre bien de te lire polo, et je te le redit " a quand le premier roman"<br /> gros bisous a vous 4 et passez le bonjour au konken et à Viviana.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> mais non, mais non je ne radote pas, juste que nenette rame un peu et j'ai cru mon message effacé.<br /> Mais trois réponses, c'est mieux que rien, non ?<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Je recommence, tout a été effacé . Je disais donc que l'on était heureux d'avoir de vos nouvelles, bien que l'on soit tenu au courant par la famille.<br /> Tu me fais toujours rire par ta façon de raconter tes aventures. Bisous .<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Oh Poule, quel bonheur de te lire ! et j'adore ton style surtout à 3 heures du mat !<br /> On est au courant de vos aventures via Brive et Bora, mais raconté en "direct-live" c'est pas pareil. Gros bisous à toute la famille, on pense à vous souvent .<br /> <br /> <br />
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